Violences, violences, … vous avez dit violences …
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Le 26 octobre dernier dans la nuit, une grenade offensive, arme de guerre utilisée par la gendarmerie, tuait Rémi Fraisse, étudiant de 21 ans, militant écologiste venu comme des milliers d’autres personnes au rassemblement sur la ZAD du Testet, protester contre la construction du barrage de Sivens.
Rémi Fraisse a été tué parce qu’il manifestait et exprimait ses convictions.
Ce n’est pas un accident dramatique, ni un dérapage ou une bavure mais un meurtre. Rémi a été victime d’une violence policière mise en oeuvre en toute conscience. L’État protecteur des intérêts du capital, n’a que l’autoritarisme pour élaborer une légitimité factice et cherche à criminaliser des pans entiers du mouvement social. La police a été utilisée comme un instrument de répression politique.
Le long silence du pouvoir, alors que nous savons aujourd’hui qu’il était au courant, en dit très long.
Le soutien réaffirmé aux forces de l’ordre aussi. La première instrumentalisation politique de la mort de Rémi est là.
Depuis des mois les pouvoirs politiques et agricoles locaux, le conseil général du Tarn en premier lieu, et l’État ont tenté de faire ce barrage à tout prix, sans vouloir de débat. Malgré les arguments des opposant.e.s, justifiés maintenant par le rapport des experts, dénonçant l’inutilité de ce projet, les conflits d’intérêts évidents, les approximations des études, le coût élevé pris en charge par les collectivités (c’est à dire nos impôts), les destructions écologiques au profit de quelques agriculteurs partisans de l’agro-industrie le passage en force a persisté. L’État a donné des consignes de « fermeté » aux forces de l’ordre. Ils ont le pouvoir, ils ont la force, ils sont les responsables.
Le maintien, le 25 octobre, de la présence des gendarmes mobiles sur le site du barrage était une absurdité. Rien n’était à défendre. Les forces de l’ordre étaient présentes pour faire de la provocation et chercher le conflit avec les plus remonté.e.s des militant.e.s sur place pour discréditer les opposant.e.s. Le préfet et la hiérarchie militaire ne pouvaient ignorer que les consignes de stricte fermeté, avec l’utilisation de grenades offensives de nuit, risquaient de provoquer le drame.
Lors des manifestations des samedi 1er et 8 novembre à Toulouse, en installant un dispositif policier hors de proportion, les autorités ont délibérément mis en place la provocation afin de pouvoir dénigrer les manifestant.e.s. Les forces de l’ordre étaient là pour en découdre. Les violences, à chaque fois ont été déclenchées par les forces de l’ordre qui lâchent lacrymogènes et coups alors que rien ne le justifie. Samedi 8 en particulier, la foule manifestante se comportait de façon totalement pacifique quand les CRS, BAC et gendarmes mobiles sont passés à l’action violente. Bien des manifestant.e.s mais aussi de simples passant.e.s l’ont constaté.Le pouvoir politique qui en interdisant un défilé et en faisant usage de ses armes répressives est le premier fauteur de troubles à l’ordre public.
Dans ce cadre là on peut comprendre que certain.e.s manifestant.e.s éprouvé.e.s, humilé.e.s, molesté.e.s s réagissent et s’en prennent à des symboles très clairs du capitalisme : banques, guichets automatiques...
Rappelons que la même semaine les déprédations bien plus importantes occasionnées par les manifestants de la FNSEA n’ont jamais été l’objet d’une quelconque répression ou condamnation officielle. Un Etat qui se prétend démocratique ne saurait fonctionner de la sorte mêlant brutalité et injustice. L’Etat policier est bien là.
Sud Education 31 s’associe à la douleur irréparable et à la tristesse de la famille et des proches de Rémi Fraisse.
Sud Education 31 condamne le meurtre de Rémi Fraisse, souhaite que toute la lumière soit faite sur cette affaire et que les responsables en tirent toutes les conséquences en démissionnant ce qui aurait déjà du se produire dans un pays démocratique « normal ».
Sud Education 31 condamne les pratiques policières de provocation manifeste, de violence et d’actions meurtrières ainsi que la répression du mouvement social, syndical et ouvrier telle qu’elle se dessine à l’heure actuelle, alors que les contestations sociales, écologistes et politiques se développent dans le pays et au-delà.
Sud Education 31 demande la relaxe de tous les inculpé.e.s de la manifestation du 8 novembre et dénonce le scandale d’une justice expéditive rendue pour l’exemple.
Sud Education 31 exige l’interdiction de toutes les armes susceptibles de blesser ou de tuer lors des mobilisations citoyennes. Par exemple, les grenades et les flash-balls, par lesquels de nombreux manifestants ont déjà perdu un oeil ces dernières années, doivent disparaître des moyens utilisés par les forces de l’ordre lors des mobilisations citoyennes (manifestations déclarées ou non).
Sud Education exige le retrait des policiers cagoulés pouvant ainsi facilement se mêler aux manifestant.e.s et éventuellement procéder à de la casse ou commencer à affronter les forces de l’ordre afin que les manifestations dégénèrent.
Sud Éducation 31 exige l’arrêt de projet de construction du barrage et la mise en place des alternatives proposées par les opposant.e.s.
Le sort de Rémi sera le nôtre demain si nous ne stoppons pas ces pratiques policières et politiques indignes d’une démocratie.
MONSIEUR CARCENAC, POSEZ-VOUS LA QUESTION : QUI EST RESPONSABLE ?
et ravalez votre déclaration :
« Mourir pour des idées c’est une chose, mais c’est quand même relativement stupide et bête »,
(commentaire du très distingué sénateur PS Thierry Carcenac , président du conseil général du Tarn, et un des promoteurs du projet de Sivens, après le meurtre de Rémi)
VALLS, CAZENEUVE ! DEMISSION !!!
Fédération SUD éducation